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jeudi 8 octobre 2009

Livres papier/livres numérisés ?

Livres papier/livres numérisés ? Et le numérique, ça sert à quoi ?
Nous venons de lire "Variations sur une bibliothèque sans livres" carnet de notes du 17 juin de Bertrand Calenge. Classé dans : Non classé - bcalenge @ Mercredi 17 juin 2009
Cette lecture dont nous soulignons en les citant quelques points qui nous ont paru essentiels, est à faire dans sa totalité sur le site référencé ci-dessus.
Elle nous a permis de mieux préciser, en seconde partie, la position de notre projet science, "Media en quête d’identité".
« Après être devenu une hypothèse largement probable dans certaines bibliothèques universitaires, voilà que le concept de bibliothèque sans livres commence à être abordé dans la lecture publique » écrit Bertrand Calenge.
Il retient la crédibilité de ce concept, et son intérêt, pour peu notamment
« que demeure un espace d’information publique animé par des experts en navigation dans les contenus payés pour permettre et encourager sur les deniers publics le développement d’une connaissance partagée. »
« Mais la bibliothèque (publique) sans livres me semble être une réalité très imaginaire ... bien éloignée des réalités triviales des pratiques des publics ; avec la cote croissante des magazines, la bonne santé des prêts de romans et BD et le succès de la littérature pour enfants. » écrit-il.
Les « rapports aux moyens de la connaissance sont multiples. » et divers. Et puis il y a ce poids symbolique du livre... qu’on voit, palpe, « sent », ajouteraient certains. Donc sans doute des livres moins nombreux, mais toujours des livres.
On pourrait insister aussi sur le livre d’artiste, livre-objet, également irremplaçable...
Ce qui n’exclut évidemment pas le runbook... et n’est pas contradictoire non plus avec la non-rareté de l’image rappelée par Eric Wattier.
Une analyse donc, à laquelle on adhére.
(JPG)

Nicole Bertholon découvrant une liseuse, écran plus grand que celui du miniportable (duquel la liseuse est totalement indépendante)
Mais quand on parle de livre "numérique", de quelle "numérisation" s’agit-il ? : d’une simple copie du texte écrit au format image ou sous PDF, intouchable, ou d’un texte sur écran, éventuellement avec image, éventuellement coloré et non statique, éventuellement prêt à recevoir une réponse du lecteur-voyeur-écouteur, éventuellement prêt à y répondre sous une forme aléatoire ou, mieux, pensée par l’auteur qui transforme cette réponse en nouveau matériau pour ses propres règles d’écriture [1]. En un mot copie fidèle et figée d’un texte - des plus légitimes pour la conservation d’un texte ancien [2]
... ou écriture nouvelle, inédite, dans un nouvel espace-temps, intégrant - si le sens cherché le requiert et la recherche du sens y conduit - toutes les ressources de l’écriture hypermedia et interactive, permettant des interventions et échanges inédits ? Soit de nouvelles formes d’écriture, de nouveaux rapports auteur/texte (hyper), lecteur/texte, auteur/lecteur et lecteur/auteur ? Suivant la réponse apportée, les niches d’utilisation ne seront pas les mêmes, ni le devenir...
C’est l’objet d’étude de notre projet « Media en quête d’identité », qui se développera en amont et dans le cadre de la Fête de la Science.
Et c’est pour appréhender les problèmes en groupe et de l’intérieur que nous avons décidé, pour voir, d’écrire et faire écrire [3] de petits livres numériques (et non numérisés) et de nous donner bien sûr le minimum de moyens techniques pour pouvoir le faire, d’où, ce jour, ce mardi 28 juillet, une formation avec Sophie Caille, des Inforoutes de l’Ardèche, au PDF interactif, structuré, comportant des liens entre texte et sommaire, et permettant si on le souhaite, semble-t-il, de pouvoir intégrer des réponses ou annotations de lecteurs...
Ensuite il faudra aller plus loin et entrer dans la programmation...
Ecrire pour mieux lire, et, en l’occurrence, tenter de cerner une écriture numérique qui ne soit pas seulement de l’écrit numérisé...
Avec la question sous-jacente, cette écriture numérique, hypertextuelle, hypermedia, restera-t-elle recherche et/ou production marginale, appréhendée par une élite, comme le fut la poésie lettriste ou comme le sont certaines productions du cipm, ou d’autres, ou s’agit-il des prémisses d’une nouvelle ère pour l’écriture/lecture, comme certains le pensent, quelque chose qui naîtrait en plusieurs lieux dont celui de créations actuelles qui interrogent sur écran ou mur d’écrans, les confins de l’art contemporain et de l’écriture, mais aussi de ces utilisations, mixtes et inédites, dans la rue, du téléphone portable, que font parfois de jeunes adolescents [4] ?
Bref, aucune réponse, mais beaucoup d’interrogations et une très grande inquiétude quand on ne voit interroger la déferlante numérisante qu’en fonction de critères économiques et marchands, sans réflexion de fond et citoyenne sur la lecture/écriture...
Jacqueline Cimaz

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[1] cf n’°33 sur la poésie numérique, de la revue "passage d’encre"...
[2] encore qu’une possibilité de plongée dans les méandres des ratures de l’auteur... et des annotations particulièrement intéressantes de divers lecteurs...
[3] ne serait-ce qu’en transposant de nos écrits existants...
[4] cf recueil et recherches du Lux à Valence...

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