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dimanche 4 octobre 2009

Fil dans l’écheveau

Notre fil dans l’écheveau ou la réussite d’un long suivi à partager...
Il y a quelques mois, inquiets de voir arriver un livre numérique qui n’était qu’un livre numérisé en OCR - ou un peu mieux, mais pas terrible - nous avons pris peur de ce qui arrivait.
Pas la peur du numérique non, mais la peur d’une déferlante qui bouscule tout au détriment de la qualité, sans réflexion aucune sur les usages, les pratiques existantes et à venir, sur l’écriture et la lecture, les apprentissages...
Sachant que le numérique avait des ressources et qu’il ne s’en parlait guère, nous avons voulu marquer la différence entre numérique et simplement numérisé, susciter la réflexion sur les différentes formes de livres, imprimé/numérisé/numérique.
D’où notre projet sciences sur le livre dit numérique « Un media en quête d’identité »
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Ecriture collaborative visible à la saisie
De premières expériences nous intéressaient - Eric Wattier et son run-book sur fond de stratégies d’artothèques (vouées à la disparition par les bibliothèques numérisant et sans plus, les images comme le reste ? ), Wattier donc, et puis ce numéro 33 sur la poésie numériques de « Passage d’encres » signalé par Jean-Pascal Dubost - pas seulement une revisite d’Isidore Izou et Queneau, même si chaque nouvelle innovation technique semble inciter à revenir sur des pratiques passées cf "El textorizador : convierte imágenes en texto", Nosololibros [1] à moins que ce ne soit l’inverse : réutiliser ce qu’on sait faire pour explorer de nouvelles techniques... pas seulement des revisites, mais des ouvertures...
Nous nous sommes formés à certaines formes d’interactivité tout en incitant à une réflexion de fond, et une réflexion de tous.
Une réflexion sur les pratiques, les techniques, les rapports entre techniques et pratiques, l’écriture, la lecture, les apprentissages, les enjeux et les choix...
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L’article scientifique nouveau...

Nous avons aussi suivi pas à pas, guidés par Remue-Net, les débuts de Publie-net et de clic en clic, en quête d’interactivité, nous étions vite arrivés à Pierre Ménard...
Par liens on avait trouvé un autre site intéressant où la vidéo et le livre se rencontraient...
Mais on était encore sur notre faim et puis Ménard semblait était trop occupé pour avoir le temps de venir dans une petite bibliothèque au fin fond de l’Ardèche..."Vous n’y pensez pas, avait dit une personne dont j’ai oublié le nom"


Pierre Ménard animera un atelier d’écriture aux Baraques ce 10 octobre dans le cadre de notre projet Sciences, le travail de l’atelier étant ensuite présenté et démultiplié lors de la semaine de la science en novembre.
Et puis tout a explosé !
En quelques mois, réflexion, débat et innovation ont jailli de tout côté.
Une réflexion qui nait, se développe, s’enfle.
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Ecriture
Bien sûr, une réflexion qui préexistait à nos premières interrogations et que nous avons découverte...
Mais aussi une réflexion dont le développement est sans doute apparu en même temps en divers lieux parce qu’appelée par les problèmes qui se posent à tous et les enjeux perçus... et puis peut-être que la réflexion critique en ce pays n’est pas si exsangue qu’il y parait... surgissant sous des formes nouvelles là où on ne l’attendait pas forcément ...
Bref, on est presque submergé par ce qu’on a lancé, découvrant chaque jour des mots nouveaux comme "twitter", "kindle", "trakback" et autres - des fois trois par jour !
La question c’est de s’y retrouver...
Et de repérer, d’inventorier, d’analyser les pratiques et leurs évolutions.
Ainsi il semblerait qu’il y ait diversification des supports servant à la consultation des livres électroniques.
De plus, au niveau de l’offre technique, deux mouvements convergent :
- d’une part l’évolution des liseuses, la dernière de François Bon !
- d’autre part une évolution technologique inattendue du livre papier comme celle qui apparaît ce jour avec l’article de Kaplan "le livre sera l’avenir du livre."
Ou qui pourrait être attendue quand on nous parle de faire corps avec l’image... mais qui renvoie aussi à la robotisation des objets, cachée ou apparente...
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La Feuille, image et corps...
Le capteur devant la lampe qui suit vos mouvements occulaires, les transmet à l’ordinateur qui affiche les commentaires d’autres lecteurs ou vos propres comportements lors d’une lecture précédente du même passage... [2]
Une explosion foisonnante et diverse faisant émerger de nouvelles pratiques, de nouvelles compétences et non le rouleau compresseur d’une numérisation stéréotypée, monolithique et opaque...
Alors tout est-il reglé ? Notre projet devenu inutile ?
Une telle conclusion serait dangereuse vu le poids d’intérêts peu avouables - et qui ne sont pas seulement financiers (mais le sont aussi).
L’important n’est-ce pas déjà que cette mutation technologique en cours, dont on imagine encore mal la portée, ne se fasse pas sans réflexion et débat citoyens ?
Un exemple (fictif) : le héros d’un roman part en voyage avec ses enfants dans le Grand Nord, lien et d’un coup de clic, le village du père Noël en images, tous les renseignements pratiques concernant hôtels, randonnées en traineau...
Mais suivant votre profil [3], l’ordinateur vous dirigera plutôt sur la vallée de la Colca, et là...
Comme l’écrit Bertrand Calenge dans son commentaire du 7 septembre 2009 à 1:47 à l’article de Karl Dubost “D’une culture du savoir à une culture du partage” :
"Plus qu’à une culture du partage, l’excellent exemple de Karl Dubost évoque plutôt une économie de la dissémination, qui certes peut conduire des auteurs à construire leurs écrits en fonction de ces usages complémentaires et rémunérateurs (on connait déjà cette tendance dans nombre de polars et de films), mais aussi donnerait des possibilités d’exploitation enrichie de nombre d’oeuvres déjà présentes dans notre patrimoine culturel. Bref, mille itinéraires nouveaux à construire : l’idée devrait pouvoir intéresser aussi d’autres acteurs moins intéressés économiquement : les bibliothécaires !!
A rapprocher du contenu d’un autre billet
Mais pour reprendre l’itinéraire de notre projet...
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Ceci est un livre, et musical...
Nous sommes retournés sur Publie-Net et nous y avons trouvé « D’ici là » la revue de Pierre Ménard, des avancées techniques, pédagogiques et ergonomiques intéressantes, et, de là, le blog de P.M... Et la musique... [4]
Et puis il y a LaFeuille .
LaFeuille c’est qui ?
Mystère. Mais c’est pas "qui", c’est un message comme une Brève anonyme qu’on reçoit chaque jour dans son courriel.
On l’a d’abord mis dans les spams et puis deux jours plus tard le contenu !!!
Et ce sous-titre : « Observer l’innovation pour comprendre les enjeux de l’édition électronique »
Ainsi, regarder cette belle vidéo de François Bon ...
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Ceci est un livre
Alors là, on a récupéré les autres messages de LaFeuille et lu. Ouah !
De là, un clic conduit au site de La Feuille, toujours anonyme ou multiple, collaboratif c’est sûr...
Et, on y a retrouvé Pierre Ménard et Bertrand Calenge...
Qui nous a abonnés à LaFeuille ? Peu importe, mais on l’en remercie...
On y a apprécié les informations sur les innovations techniques et les nouvelles pratiques au jour le jour, une réflexion poussée, tant philosophique que fondée sur l’expérience, le souci de l’écriture, de la lecture et des apprentissages... [5]
Et puis les liens, et ce colloque à Marseille, dans un cadre universitaire, « Sur l’avenir du livre en questions ». « Il nous faut imaginer le livre futur, et le futur du livre, dans un monde de plus en plus virtuel et numérique. »

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Recherche sur Gargantua - liseuse de Publie-net
Sur La Feuille, chacun peut laisser son commentaire après chaque article et ces commentaires sont souvent des plus intéressants et divers, permettant au lecteur d’appréhender différents points de vue, moins opposés que complémentaires, et à articuler. Et la correspondance de site à site avec le trackback
Le vécu d’une entrée toute simple dans la complexite et les mouvances de la réflexion - l’émouvance d’une réflexion multipolaire... [6]
Sans doute, mais qui confirme aussi le bien-fondé des inquiétudes que nous avions et le besoin de réflexion, de débat et d’action que renforce une constatation de Kaplan ... ce qu’il appelle "l’internet des objets",
"...l’internet des objets, la robotisation des objets limite les pouvoirs de l’homme et s’oppose ainsi aux ressources et potentialités de l’Internet que nous connaissons..." [7]
Une inquiétante conclusion de cet article de Kaplan qui appelle plus que la vigilance
Les enjeux sont immenses, et vitaux, et vont au-delà du livre. Le débat est donc toujours ouvert, et s’impose pour tenter de préserver et d’accroître le pouvoir de chacun et de tous sur le monde.
Si pour le livre un devenir intéressant est celui qui torsade le texte et ses lecteurs successifs, peut-on espérer, peut-on envisager des modalités de rapports dynamiques et ouverts entre les objets robotisés telles qu’ils soient toujours médiatisés par la pensée et l’action humaines - des usagers, au quotidien et d’instances citoyennes collaboratives ?
C’est une perspective qu’ouvre Daniel Kaplan, envisageant pour éviter une "société de contrôle",un "repenser" collectif de l’Internet dans la continuité des travaux sur les logiciels libres qui renverserait l’industrialisation de l’Internet en internetisation de l’industrie... Un dossier à étudier et suivre...


Jacqueline Cimaz
Bibliothécaire référente Internet bénévole à la Bibliothèque municipale de Saint-Apollinaire-de-Rias point d’accès public à Internet [8]
NB1. Les "images" sont extraites de La Feuille ou de sites atteints à partir de La Feuille, nous vous invitons à prendre le temps de lire ce site et d’étudier les dossiers comme ceux de Daniel Kaplan sur Internetactu.net... S’inscrire à la lettre d’information
NB2. Notre site a été expérimental dès sa création à l’ouverture de la Bibliothèque + délais de mise en place du PAPI, conception et consultations... C’est une très vieille version de SPIP non réajustable. Il y a des adaptations que nous ne pouvons ou ne savons pas faire - ou n’avons pas le temps de faire... notamment pour gérer les commentaires. Mais nous pouvons les intégrer à partir de courriels adressés au webmaster... Ceci pour vous inviter à réagir, proposer...

[1] Blog de la Biblioteca del IES Francisco de los Ríos de Fernán Núñez (Córdoba, Andalucía)) ou automatiser l’écriture automatique...
[2] Inconcevable ? Pas tellement quand dans les années 80 on a développé la robotique à l’école élémentaire, avec le fil qui partait du TO7 (ordinateur Thomson), appris aux enseignants et aux élèves (l’inoubliable intérêt de ces enfants dits de "milieux défavorisés !) à piloter le chariot, le manège, le petit train, les feux rouges, à manier leds, transistors, capteurs, moteurs et portes logiques et bien sûr à concevoir les procédures en logo, utiliser boucles et conditions et même macro-procédures et simulations (l’écluse !). Et la modélisation logo d’un système expert, celle de Prolog et des clauses... Bien sûr, cela n’a plus grand chose à voir avec les technologies d’aujourd’hui - si ce n’est au niveau pédagogique... Mais la lecture de Kaplan ravive l’impression d’immense gâchis qui a suivi la suppression du travail sur la robotique à l’école, du jour au lendemain, lors de la suppression des accords avec Thomson.
[3] l’utilisation de ces données enregistrées dès que vous allez visiter un site... Et plus, quand le technicien qui suit votre imprimante lit votre écran en temps réel et y intervient...
[4] Quelque chose qui nous a renvoyé à Giney Aymes et Incidences...
[6] Déjà Morin dans la Fête de l’Internet, il y a deux ou trois ans...
[7] Où le pilote du TO7 a disparu, miniaturisé, captif dans l’objet autonimsé ?
[8] 160 habitants

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